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Note de conjoncture - Mai 2023

CONJONCTURE

Flambée des prix, difficultés d’approvisionnement, le premier semestre 2023 est identique au précédent.

Même si les économistes s’accordent à annoncer une accalmie dans les mois à venir notamment dû au ralentissement des prix de l’énergie, la situation reste complexe.

 

LES FRUITS ET LÉGUMES

Les difficultés d’approvisionnements concernant les filières oignons, tomates, carottes, poireaux, choux, sont liées à différents facteurs selon les pays ou bassins d’approvisionnements.  Les causes des problèmes rencontrés par l’ensemble des acteurs du secteur sont les suivantes.

Les températures particulièrement froides depuis le mois de janvier au Maroc et en Espagne sont à l’origine d’une forte baisse de la production de tomates. De plus, le Maroc a mis en place des quotas limitant l’exportation des tomates afin de gérer les tensions sur son marché intérieur.

Les difficultés d’approvisionnements d’oignons sont principalement liées à un marché français et européen très déficitaire en raison de la sécheresse de 2022 et des fortes baisses de rendements. La situation sur le marché des oignons va rester tendue jusque-là prochaine récolte. Certains pays annonçant par ailleurs, une possible suspension des exportations.

Les fortes chaleurs, la sécheresse et les manques d’eau chroniques de l’été dernier ont engendré une chute d’environ 30 % des rendements de carottes dans tous les bassins de production français et européens ainsi qu’une variabilité qualitative des lots.

Les bassins de production vont finir leurs saisons de récolte du poireau et du chou avec 1 à 2 mois d’avance. Cette situation va certainement engendrée en rupture partielle en mai et juin.

Des manques de disponibilité en fruits et légumes sont à prévoir.

 

LES PRODUITS LAITIERS

Concernant le lait, avec une offre peut-être moins dynamique que prévu, la tendance pourrait bien changer, car les prix communiqués par les grandes laiteries sont tous orientés à la baisse. Si aucun impact n’est prévu sur la production à court terme, alors que l’Europe laitière est dans son pic de production, les hypothèses sont à un repli des volumes produits au second semestre 2023 comparé à la même période de 2022.

Concernant le beurre, en début d’année 2022, la Fédération des entreprises de boulangerie-pâtisserie braquait ses projecteurs sur son inflation. Sa cotation dépassait les 6 000 euros la tonne, contre 4 400 euros en 2021.

Le cours n’est pas retombé dans les mois qui ont suivi et continue de s’envoler. A l’automne 2022, la tonne se négocie à près de 7 300 euros, en progression de 70 % sur un an. Le contexte en 2023 reste tendu, en conséquence de la sécheresse au printemps-été 2022.

 

LE SUCRE

En 2022, le déficit de la production mondiale a provoqué une inflation importante de + 25 % en un an, soit un cours du sucre en hausse. Force est de constater un impact énergétique fort sur l’industrie sucrière. Il s’agit de la deuxième industrie la plus impactée par les coûts de l’énergie, après l’industrie laitière.

En 2023, la disponibilité de sucre reste très faible liée à la réduction des surfaces betteravières en Europe, et l’impact des modalités d’application des néonicotinoïdes qui ne permettent pas d’augmenter les rendements, malgré les dérogations permises par la France récemment été jugées « illégales » par le Conseil d'État.

La tendance pour 2023 présente un marché tendu sur les références avec une hausse située entre 20 % et 110 %.

 

LES OVOPRODUITS

La situation sanitaire au regard de la crise aviaire s’est stabilisée ces dernières semaines en France : le dernier foyer confirmé en élevage remonte au 14 mars dernier.

Malgré cette amélioration sanitaire, la filière des œufs reste profondément déstabilisée par les crises successives des derniers mois :

• En 2022, 3,5 millions de poules pondeuses et 1 million de poulettes ont été abattues, soit près de 10% du cheptel national. Ainsi, la production sur l’année 2022 est en baisse de 8%.

• Début 2023, c’est le département des Côtes d’Armor qui a été fortement impacté par le virus, avec plus de 1,3 million de poules pondeuses et poulettes abattues sur le département, représentant 28 millions d’œufs en moins par mois. Pour le premier semestre 2023, la production est attendue en baisse de -4,3% par rapport à 2021.

Parallèlement à ces abattages, les mesures sanitaires mises en place pour lutter contre la diffusion du virus ont freiné la remise en place des volailles en élevage. Ces mesures entrainent des retards importants dans les plannings de production de la filière, et obligent les producteurs à allonger la durée des lots de poules déjà en place, dégradant d’autant plus le taux de ponte des élevages.

La filière estime ainsi qu’un retour à un niveau de production normal ne se fera pas avant la fin d’année 2023.

Le manque d’œufs sur le marché est donc durable, d’autant que la demande est croissante, en substitution d’autres protéines animales plus coûteuses. Ce contexte maintient donc les capacités de production en tension.

 

LES PRODUITS NON ALIMENTAIRES

Inflation, renchérissement du coût des matières premières et envolée des prix de l’énergie ont, sans surprise, fortement affecté l’industrie papetière en 2022.

Selon les chiffres les représentants de l’Union française des industries des cartons, papiers et celluloses, il est à noter un bilan positif de l’activité papetière en 2022, avec un chiffre d’affaires en hausse de 31%, porté par la hausse des prix. Malgré une consommation stable (-0,2%), le chiffre d’affaires des 70 entreprises membres de l’organisation professionnelle a quand même progressé de 31% sur l'année, sous l'effet d'une hausse des prix dans toutes les branches (papier, carton, etc.).

Selon leurs dernières estimations, le prix des consommables devrait baisser en 2023.

 

LA CONSOMMATION D’ÉNERGIE

En 2023, l’augmentation des prix de l’électricité atteindrait 92 % dans l’industrie et l’agriculture (hors mesures gouvernementales). Selon les prévisions des fournisseurs d’électricité fin décembre 2022, estimées à partir des réponses à une enquête spécifique, les prix de vente de l’électricité fournie aux clients professionnels devraient augmenter de 84 % en 2023 en moyenne annuelle, hors mesures « amortisseur électricité », et en l’absence de nouvelles mesures qui seraient prises dans le courant de l’année de la part des fournisseurs et/ou de renégociations. En comparaison, la hausse aura été de 21 % en 2022 selon les mêmes fournisseurs. La hausse serait plus élevée dans l’industrie-agriculture (+ 92 % en 2023) que dans les secteurs marchands tertiaires (+ 77 %) et non marchands (+ 66 %). En 2022, c’est déjà dans l’industrie et l’agriculture que la hausse des prix a été la plus forte (+ 30 %), suivie du secteur non marchand (+ 26 %) et du secteur marchand tertiaire (+ 11 %).

Toujours sans tenir compte des mesures gouvernementales postérieures à l'enquête, les prix de l’électricité devraient doubler en 2023 en moyenne annuelle pour les grandes entreprises.