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Note de conjoncture - septembre 2023

CONJONCTURE

Difficultés d’approvisionnement, stabilisation des prix, hausse du tarif de l’électricité, la rentrée 2023 annonce une inflation toujours d’actualité. Cependant certaines familles de produits tentent à se stabiliser et d’autres à se réduire. Décryptage.

LES FRUITS ET LÉGUMES

Selon Météo France, 32 jours consécutifs sans pluie ont été enregistrés en France entre le 21 janvier et le 20 février 2023 inclus, du jamais vu tous mois confondus. Cette situation se traduit par un assèchement des sols, déjà affaiblis par la sécheresse de l’été 2022.

Aussi, le constat reste malheureusement le même que ces derniers mois : pas d’évolutions positives constatées, ni sur les rendements, ni sur les prix. Les multiples épisodes météorologiques, notamment les gelées d’hiver et la sécheresse de printemps, s’installent désormais années après années et complexifient les récoltes.

Des difficultés d’approvisionnement sont donc à prévoir par exemple sur les carottes, les poivrons, les épinards, les haricots verts ou encore le chou romanesco.

Concernant la tomate, son prix est en forte hausse et les risques de pénurie élevée.

Le niveau de stock baisse d’année en année : il n’y a plus de report d’une récolte sur l’autre. Pour la deuxième année consécutive, les prix de référence négociés entre producteurs et transformateurs se sont envolés, portant une nouvelle fois la valeur des tomates de transformation, à des niveaux sans précédent.

En conséquence, nous déplorons une hausse tarifaire allant de 5 à 50%, tous légumes confondus. L’heure est donc plus que jamais à la consommation raisonnée et diversifiée : ouvrir les menus sur de nouvelles variétés, retravailler ses recettes sur des mélanges différents.

LES PRODUITS LAITIERS

Concernant le lait, la collecte laitière française est toujours en recul de -2,1% depuis le début de l’année, avec une poursuite de la baisse du cheptel à -2,4% et une production fourragère contrastée.

Le prix du lait conventionnel français vient de repasser au-dessus du prix du lait allemand qui lui a subi une chute vertigineuse. Le lait français est à 449€/1000l en juin 2023, en légère baisse depuis le début de l’année.

Il est à noter une inflation allant de +17% sur les fromages à +22% sur le lait et les crèmes.

L’ensemble de ces éléments nous laisse entendre qu’une hausse des produits laitiers en origine UE est attendue pour la fin de ce dernier trimestre. Une hypothèse qui dépendra fortement de l’accélération de la demande asiatique en poudre de lait.

Concernant le beurre, après un trimestre précédent à la baisse, nos industriels de beurre spéculent sur une tendance à la hausse à partir d’octobre avec un atterrissage à +7% pour la fin d’année. En cause, un manque de disponibilité matière toujours croissant en origine France.

LE SUCRE

Cette année encore, le prix du sucre s’annonce élevé. En France, alors que la betterave se vendait 32 €/T en 2020, elle se vendrait entre 42 et 44€/ T en 2023, et pourrait même atteindre les 50 €/T dans certaines régions.

L'interdiction d'utiliser les néonicotinoïdes freinera l'élargissement des semis des betteraviers.

Cette augmentation est principalement liée au contexte Ukraino-russe qui a un impact direct sur le prix des engrais, au fioul qui repart à la hausse et au manque de soleil qui diminue la teneur en sucre des betteraves.

Le prix de la canne à sucre évolue lui aussi à la hausse.

LES OVOPRODUITS

Après une cinquième crise d’Influenza Aviaire depuis 2017, la filière avicole française se reconstruit doucement. Mais depuis juillet dernier, il est à noter un abaissement du niveau de risque de « modéré » à « négligeable » sur l’ensemble du territoire métropolitain.

Avec des cotations en baisse depuis plusieurs mois pour les principales matières premières, cette amélioration entraine une détente sur les cours des volailles, déjà visible depuis cet été sur le frais, et à venir sur le dernier trimestre 2023 en surgelé.

Avec la forte pression de l’importation, la filière Volaille française est en reconquête de marchés : 1 volaille sur 2 consommée en France est d’origine UE / Hors UE.

Ainsi, la filière avicole française est en reconstruction, et la filière estime ainsi qu’un retour à un niveau de production normal progressera avant la fin d’année 2023.

LES PRODUITS DE LA MER

La gestion des quotas de pêche dépend des recommandations émises par des comités scientifiques. Après analyses des dernières données pour cette année, il apparaît une baisse significative du passage des poissons de l’état juvénile à l’état adulte. La gestion du stock disponible de poissons est le principal indicateur dans l’attribution des quotas de pêche.

Des baisses de quotas, donc ces baisses de disponibilité, viendront temporiser la baisse des cours sur les matières premières.

LES PRODUITS NON ALIMENTAIRES

Selon leurs dernières estimations, le prix des consommables restent stables cette année.

Concernant le carton, le prix d’achat brut de la matière est en baisse. Cependant, le coût de l’énergie ainsi que le coût de production continuent d’augmenter, ce qui ne modifie pas les tarifs.

Globalement, la matière première se détend depuis le début de l’année.

Concernant les produits à base de ouate (serviettes papier, papier hygiénique, etc.) le prix de la rame de papier se stabilise, et après négociation les prix devraient tendre à la baisse.

LA CONSOMMATION D’ENERGIE

Le Gouvernement a augmenté le prix de l'électricité au tarif réglementé (TRVE) de 10 % en août 2023, en appliquant le bouclier tarifaire encore en cours jusqu'à 2025.

Au total, depuis 2021, le tarif réglementé de l'électricité aura augmenté de 31 %.

L’impact du tarif réglementé avec le bouclier tarifaire touche principalement les ménages et quelques sociétés dans le tertiaire. Concernant le marché de l’agriculture, l’industrie et les distributeurs qui font les tarifs, ils sont pour la plupart sur des offres de marché avec un budget qui a été multiplié entre 2 et 5, et ce, en fonction du profil de consommateur.

L'énergie joue un rôle à la fois conjoncturel et structurel. Les tensions géopolitiques, l'épuisement des énergies fossiles, ainsi que la transition écologique vont continuer à mettre les prix de l'énergie sous pression et faire de ce facteur un élément structurel concourant à la hausse des prix.

Pour conclure, ce constat s'explique par l'augmentation des prix agricoles, qui ont bondi de 23% en 2022 par rapport à 2021. Parallèlement, la montée des prix de l'énergie contribue à la hausse globale.

Cependant, les produits ciblés comme les produits à base de protéines vont baisser, ce qui devrait compenser la hausse de la filière légumes. De plus, les prix de certaines matières premières des produits non alimentaires se détendent, et certains produits devraient tendre à la baisse. Pour ce faire, certaines familles de produits négociés à l’année sont désormais révisées au trimestre actuellement.